L'obésité de l'enfant

Un enfant dont les deux parents sont obèses présente un risque d'obésité trois fois supérieur à celui d'un enfant dont les deux parents sont minces. Ce risque est de 80 %, contre 10 % ! Cette prédisposition se traduit par une augmentation du rendement métabolique : l'organisme parvient à fabriquer de la graisse avec un minimum d'aliments, puis économise ces réserves. Les faibles consommateurs de nourriture devaient être avantagés en période de famine. Mais en période d'abondance, cette caractéristique favorise un stockage excessif de graisses de réserve.

Pas une fatalité
Être génétiquement exposé à prendre du poids ne signifie pas qu'on ne peut pas être mince et le rester, mais cela demandera qu'on porte une attention particulière à son alimentation, à ses dépenses énergétiques, et à toutes les situations qui pourraient conduire à manger plus que nécessaire.
Les facteurs déclenchants
Les gènes ont besoin de conditions favorables pour s'exprimer : on devient gros quand une suralimentation s'ajoute à une trop grande sédentarité. Une problématique psychologique joue aussi souvent... Si on ne peut intervenir sur ses gènes, on a, par contre, toute latitude pour agir sur son environnement, et une certaine marge de manœuvre pour influer sur son psychisme !

S'il est normal qu'un nourrisson soit dodu, il maigri le plus souvent quand il se met à marcher. Vers 3-4 ans, un enfant en bonne santé est mince. Si ce n'est pas le cas et que sa courbe de croissance indique un surpoids, il faut vous en inquiéter : plus un excès de poids est précoce, plus il aura tendance à se traduire par une obésité à l'âge adulte, et plus il sera difficile à déloger. La période de tous les dangers se situe entre 3 et 6 ans. Dans cette tranche d'âge, l'enfant est un tout petit mangeur : ne l'obligez pas à finir son assiette, ne lui servez pas des parts non adaptées.

Comme chez l'adulte, l'excès de poids chez l'enfant résulte d'un déséquilibre énergétique : il mange trop par rapport à ce qu'il dépense et stocke. Le problème peut apparaître dès le berceau, par exemple chez un bébé que sa mère éprouve le besoin de nourrir dès qu'il pleure. Un excès de farines peut aussi être en cause. La diversification précoce, et l'abus de protéines animales que celle-ci induit, est aujourd'hui suspectée de favoriser l'obésité : il est donc recommandé de n'introduire la viande qu'après l'âge de 6 mois, et en toutes petites quantités (une cuillerée à café par jour jusqu'à 8 mois, une cuillerée à soupe à f an).

Le rôle de l'éducation
Ne jamais présenter de légumes à table, autoriser les grignotages devant la télé et remplir l'assiette d'un cadet autant que celle de ses aînés, sont des attitudes qui peuvent faire grimper les kilos, a fortiori sur un terrain favorable. Mais le comportement alimentaire de l'enfant vient aussi de l'éducation : apprendre les limites, la relation à l'autre, manger à table assis, ne pas grignoter devant une «télé-nounou», sont des éléments clés de sa future vie en société comme de sa santé !

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